A la flûte, Tessa Brinckman mélange les pays et le temps
Flûtiste Tessa Brinckman parle d'amener la musique américaine à Paris et le melange d'instruments anciens et modernes.
Interview en anglais, traduction en français ci-dessous.
Infuse présente Tessa Brinckman (traverso et flûtes), Caroline Delume (théorbe et guitare) et Masha Lankovsky (violon) le jeudi 31 mai 2018,
à La Générale, 14 ave Parmentier, 75011 Paris
Concert : www.facebook.com/events/151025142211489/
Tessa Brinckman : www.tessabrinckman.com/
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
Interview en anglais, traduction en français ci-dessous.
Infuse présente Tessa Brinckman (traverso et flûtes), Caroline Delume (théorbe et guitare) et Masha Lankovsky (violon) le jeudi 31 mai 2018,
à La Générale, 14 ave Parmentier, 75011 Paris
Concert : www.facebook.com/events/151025142211489/
Tessa Brinckman : www.tessabrinckman.com/
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
J’aime l’idée de faire traverser les océans des pièces de musique. Je
sens vraiment que quand je présente une pièce, j’apporte une nouvelle
conscience a un publique qui n’en a jamais eu l’expérience. Et je veux
qu’ils vivent quelque chose de différent, qui peut-être transformera
leurs façons de penser ou de sentir.
Je m’appelle Tessa Brinckman. Je suis flûtiste basée aux États Unis,
sur la côte ouest, dans l’état de l’Oregon. Je suis originaire de la
Nouvelle Zélande.
J’ai amené des pièces de Paris l’année dernière quand j’étais ici, à
la Nouvelle Zélande ou j’étais en résidence. Ce programme est une
façon d’amener à Paris des choses qui m’intéressent des États Unis.
La guitariste avec laquelle je travaille, Caroline Delume, me dit, ‘Tu
sais, personne a Paris n’a entendu ces pièces.’ Donc c’est intéressant
pour elle.
Il y a huit pièces dans le concert, qui utilisent tous des instruments
différents : il y a la flûte, la flûte alto, le traverse et la flûte
basse. La flûte basse est une nouvelle flûte, fabriquée par Eva
Kingma, qui se tient verticale sur un pique. Cela permet d’être debout
plus facilement en la jouant, car on n’a pas le pois de l’instrument
dans les mains.
La pièce [qui utilise cette flûte] a un nom gaélique que ne je peux
pas prononcer, mais qui veut dire ‘Flûte dans une claire de lune’.
C’est une pièce écrite par Martin Lodge pour un flûtiste irlandais il
y a quelques années, et puis il a révisé la pièce pour moi. C’est
flûte avec électroacoustique, et dans l’électroacoustique sont des
enregistrements d’instruments Maoris.
Les Maoris sont les peuples indigènes de la Nouvelle Zealande. Leur
culture a vraiment été mise en avant depuis 40 ans. On peut entendre
des chants de gorge, en plus des instruments Maoris, qui sont utilisés
de façon très particulière, qui a avoir avec leur usage spirituel. Ce
sont des instruments sacrés, en faite.
J’ajoute ma flûte basse en directe par-dessus de ça, et j’ai beaucoup
de liberté pour improviser. Le mélange me semble très naturel. C’est
profondément émouvant : ça me rappelle la Nouvelle Zélande et
l’Irlande, et beaucoup des nos mythes culturels, tous en même temps.
Deux américains à Paris, Nissim Schaul et Peter Vukmirovic Stevens,
ont écrit deux nouvelles pièces. Mon commentaire à Nissim quand j’ai
commencé à travailler sa pièce était que ça sonne très américain. Il a
rit, car il a déjà entendu ce genre de commentaire, que la musique est
très rythmique. C’est une pièce pour traverso, avec vidéo. Et
j’utilise la vidéo comme partition. Mon rôle est à la fois improvisée
et écrite.
C’est la première fois que j’utilise un traverso dans un cadre
contemporain. J’ai toujours pensé que ce serait génial d’introduire
des instruments traditionnels, ou anciens, dans un mélange moderne.
J’ai de la chance de travailler avec Caroline Delume qui joue la
guitare et le théorbe.
Les instruments anciens me paraissent d’une certaine façon plus
bestiaux. Ils ont une telle variété de couleurs et sons. Ils
n’essayent pas d’être uniforme, comme les instruments modernes qui
sont la pour être uniformes, puissants et forts. Tandis que les
instruments anciens sont très intimes. En fonction de quelle note on
joue, il y en a qui sont très brillantes et lustrées, et d’autres qui
sont très voilées, sombres ; des sons un peu étouffés.
Nous jouons une pièce d’Elizabeth Brown, qui s’appelle Augery, pour
flûte et guitare. Elle fait tellement de références à d’autres
musiques. Je ne pense pas avoir entendu une autre musique comme la
sienne. C’est une pièce très virtuose. Elle-même est une flûtiste
extraordinaire. Elle sait exactement ce qu’elle fait.
Il y a aussi une pièce de Mark Applebaum, 'The Metaphysics of
notation’. C’est une partition graphique, et Masha Lankovsky, une
violoniste, nous rejoint pour faire une improvisation génial.
Ce sont des designs abstraits, très méticuleux, très denses. Ce sont
un peu des gribouillages, en noir et blanc. Il y a beaucoup de
symboles. Au premier regard, on se demande comment on va tout faire
rentrer. Mais on ne peut pas tout rentrer. Donc il faut suivre son
intuition.
Une partition graphique peut être accompagnée d’instructions. Mais
dans le cas de Mark, il n’y a aucune instruction. Ce qui est superbe,
car on peut inventer comment le naviguer. J’adore ça, parce que je
peux composer avec d’autres personnes en temps réel. Donc c'est
différent chaque fois que c’est joué.
Nous avons répété, pour découvrir les langages que nous avons en
commun. Mais ça à avoir vraiment avec ce qu’on va créer ensemble en
trio. Il faut aussi faire attention a ce qui se passe dans la salle.
En tant qu’artiste, musicien, si on fonctionne vraiment a 100%, on
imagine ce que le publique ressent, si c’est de l’irritation, l’ennui,
le plaisir. N’importe quoi, on rencontre ça. Et en tant qu’interprète,
il faut accueillir ça, ce qui produit des résultats très intéressants,
que ce soit pour une pièce écrite ou quelque chose de très
improvisateur.
sens vraiment que quand je présente une pièce, j’apporte une nouvelle
conscience a un publique qui n’en a jamais eu l’expérience. Et je veux
qu’ils vivent quelque chose de différent, qui peut-être transformera
leurs façons de penser ou de sentir.
Je m’appelle Tessa Brinckman. Je suis flûtiste basée aux États Unis,
sur la côte ouest, dans l’état de l’Oregon. Je suis originaire de la
Nouvelle Zélande.
J’ai amené des pièces de Paris l’année dernière quand j’étais ici, à
la Nouvelle Zélande ou j’étais en résidence. Ce programme est une
façon d’amener à Paris des choses qui m’intéressent des États Unis.
La guitariste avec laquelle je travaille, Caroline Delume, me dit, ‘Tu
sais, personne a Paris n’a entendu ces pièces.’ Donc c’est intéressant
pour elle.
Il y a huit pièces dans le concert, qui utilisent tous des instruments
différents : il y a la flûte, la flûte alto, le traverse et la flûte
basse. La flûte basse est une nouvelle flûte, fabriquée par Eva
Kingma, qui se tient verticale sur un pique. Cela permet d’être debout
plus facilement en la jouant, car on n’a pas le pois de l’instrument
dans les mains.
La pièce [qui utilise cette flûte] a un nom gaélique que ne je peux
pas prononcer, mais qui veut dire ‘Flûte dans une claire de lune’.
C’est une pièce écrite par Martin Lodge pour un flûtiste irlandais il
y a quelques années, et puis il a révisé la pièce pour moi. C’est
flûte avec électroacoustique, et dans l’électroacoustique sont des
enregistrements d’instruments Maoris.
Les Maoris sont les peuples indigènes de la Nouvelle Zealande. Leur
culture a vraiment été mise en avant depuis 40 ans. On peut entendre
des chants de gorge, en plus des instruments Maoris, qui sont utilisés
de façon très particulière, qui a avoir avec leur usage spirituel. Ce
sont des instruments sacrés, en faite.
J’ajoute ma flûte basse en directe par-dessus de ça, et j’ai beaucoup
de liberté pour improviser. Le mélange me semble très naturel. C’est
profondément émouvant : ça me rappelle la Nouvelle Zélande et
l’Irlande, et beaucoup des nos mythes culturels, tous en même temps.
Deux américains à Paris, Nissim Schaul et Peter Vukmirovic Stevens,
ont écrit deux nouvelles pièces. Mon commentaire à Nissim quand j’ai
commencé à travailler sa pièce était que ça sonne très américain. Il a
rit, car il a déjà entendu ce genre de commentaire, que la musique est
très rythmique. C’est une pièce pour traverso, avec vidéo. Et
j’utilise la vidéo comme partition. Mon rôle est à la fois improvisée
et écrite.
C’est la première fois que j’utilise un traverso dans un cadre
contemporain. J’ai toujours pensé que ce serait génial d’introduire
des instruments traditionnels, ou anciens, dans un mélange moderne.
J’ai de la chance de travailler avec Caroline Delume qui joue la
guitare et le théorbe.
Les instruments anciens me paraissent d’une certaine façon plus
bestiaux. Ils ont une telle variété de couleurs et sons. Ils
n’essayent pas d’être uniforme, comme les instruments modernes qui
sont la pour être uniformes, puissants et forts. Tandis que les
instruments anciens sont très intimes. En fonction de quelle note on
joue, il y en a qui sont très brillantes et lustrées, et d’autres qui
sont très voilées, sombres ; des sons un peu étouffés.
Nous jouons une pièce d’Elizabeth Brown, qui s’appelle Augery, pour
flûte et guitare. Elle fait tellement de références à d’autres
musiques. Je ne pense pas avoir entendu une autre musique comme la
sienne. C’est une pièce très virtuose. Elle-même est une flûtiste
extraordinaire. Elle sait exactement ce qu’elle fait.
Il y a aussi une pièce de Mark Applebaum, 'The Metaphysics of
notation’. C’est une partition graphique, et Masha Lankovsky, une
violoniste, nous rejoint pour faire une improvisation génial.
Ce sont des designs abstraits, très méticuleux, très denses. Ce sont
un peu des gribouillages, en noir et blanc. Il y a beaucoup de
symboles. Au premier regard, on se demande comment on va tout faire
rentrer. Mais on ne peut pas tout rentrer. Donc il faut suivre son
intuition.
Une partition graphique peut être accompagnée d’instructions. Mais
dans le cas de Mark, il n’y a aucune instruction. Ce qui est superbe,
car on peut inventer comment le naviguer. J’adore ça, parce que je
peux composer avec d’autres personnes en temps réel. Donc c'est
différent chaque fois que c’est joué.
Nous avons répété, pour découvrir les langages que nous avons en
commun. Mais ça à avoir vraiment avec ce qu’on va créer ensemble en
trio. Il faut aussi faire attention a ce qui se passe dans la salle.
En tant qu’artiste, musicien, si on fonctionne vraiment a 100%, on
imagine ce que le publique ressent, si c’est de l’irritation, l’ennui,
le plaisir. N’importe quoi, on rencontre ça. Et en tant qu’interprète,
il faut accueillir ça, ce qui produit des résultats très intéressants,
que ce soit pour une pièce écrite ou quelque chose de très
improvisateur.