Roberta Michel a tendance à jouer de la musique douce. Elle parle de combiner les extrêmes de la flûte – extrêmes de volume, de techniques
– dans son programme ‘Minimal/Maximal’.
Interview en anglais, traduction en français ci-dessous.
Infuse présente Roberta Michel a la flûte le lundi 25 juin, 2018, à La Générale, 14 ave Parmentier, 75011 Paris
Concert : https://www.facebook.com/events/925044974327719/
Roberta Michel : http://robertamichel.com/
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
----------------------
Traduction de l'anglais :
J’ai tendance à jouer beaucoup de musique très douce. Et j’adore cette existence au bord du silence : cet espace ou le son devient quelque chose d’autre, et se désintègre.
On doit penser à projeter différemment, une projection presque interne, créant du silence dans soit-même, ce qui pour moi est difficile dans ma vie! Donc c’est bien de cultiver ça quand je joue.
Je m’appelle Roberta Michel et je suis une flûtiste de New York, qui vit à Brooklyn. Et je me consacre à jouer pour la plus part la musique de notre temps, de compositeurs vivants.
Minimal/Maximal est un concert de pièces qui sont de niveaux d’extrémité variants : il y a des pièces qui sont extrêmement silencieuses, et puis il y a l’autre extrême qui utilise plus ou moins touts les sons que peut faire une flûte - et même des sons que je ne savais pas que je pouvais faire avant de jouer la pièce -ce qui est du matériel très extrême.
Cette pièce est Happy Days de Arthur Kampela, qui a été écrite en 2012 pour la flûtiste Margaret Lancaster. Elle a pre-enregistré les qui
font partie de l’électronique qui accompagne la pièce.
Elle est basée sur la pièce te théâtre de Samuel Beckett, aussi appelée Happy Days (connu comme Oh les Beaux Jours en Français). C’est plus ou moins un comédien qui présente un monologue. Elle est coincée dans une colline, jusqu’a la taille, comme si c’était une chose normale. Et elle essaye de s’agripper à la réalité. Et on entend ce même effet dans la musique, où j’essaye de jouer une mélodie, et elle est recouverte de halètements, de grognements, de bruits de clés, et des notes en fausset extrêmes et d’autres modes de jeux, tous dans un sort de miroir de sons électroniques résonnants qui viennent des sons pre-enregistrés que je déclenche.
Jouer Happy Days est une expérience inoubliable ! Je suis toujours très épuisée à la fin. Il n’y a pas de pause, ce qui arrive souvent dans un concert solo, mais cette pièce ramène tout aux extrêmes. A la fin il y a de l’eau qui dégouline de la flûte, et on quitte la scène en gémissement ! Mais c’est très sympa, et la jouer est une expérience très viscérale.
Deux pièces sur le programme utilisent des électroniques : Happy Days et Hush, d’Angelica Negron, qu’elle m’a écrit il y a plusieurs années. Je me sens très proche de cette pièce. Mon père est photographe, un artiste, et le mari d’Angelica est un artiste vidéo, José Olivares Gomez. Je me suis rapprochée d’eux, et Angelica a écrit cette pièce, qui contient l’œuvre de mon père.
Les sons électroniques viennent tous de l’intérieur d’une horloge a pendule qu’elle a manipulé pour devenir des beaux sons qui sonnen presque comme la mer. Je viens de l’état du Maine, a coté de la mer, donc c’est très nostalgique, comme quelque chose que j’aie pu entendue dans mon enfance.
Ce programme est représentatif de la diversité dans le monde de la musique contemporaine a New York. Il y a tellement de styles différents qui se travaille tous en même temps. Je pense que dans les 12 années que j’habite à New York, on accepte de plus en plus de jouer tout, de touts les styles différents, et ne pas se figer dans une école particulière ou une façon de jouer. C’est intéressant de présenter des petites bribes et échantillons de tous ces compositeurs différents.
La pièce la plus silencieuse du programme est d’Ann Cleare, qui s’appelle Eyam III. Eyam est un endroit en Angleterre, un très beau village bucolique, que je voudrais voir un jour.
La série Eyam est cinq pièces pour flûtes et clarinettes, qui abordent les idées d’isolation et du bruit. Et celle-ci est pour flûte basse. Je suis tombée amoureuse de toutes les couleurs, et la façon dont laquelle elle fait que les sons sonnent électronique, même s’ils sont acoustiques. On n’est jamais sur comment un son se produit.
Celle-ci a eu pour inspiration- le sous-titre est : « Si ça vie quelque part en dehors de soi », qui est une citation d’un de mes épisodes préférés de Mad Men – je suis un grand fan de Mad Men : « Un jour on est la, et puis tout d’un coup il y a moins de soi. Et on se demande ou cette partie est partie, si ça vie quelque part en dehors de soi. Et on continue à penser que peut-être on le retrouvera, Et puis on se rend compte que c’est parti. » Et on entend ça tout au long de la pièce, une sorte de désintégration du son.
Le son est amplifié parce que tellement des sons sont si bas qu’on ne pourrait pas les entendre autrement. Mais c’est amplifié juste assez pour avoir cet aspect de granularité des multiphoniques et les autres sons d’air que la flûte basse produit particulièrement bien.
En tant qu’interprète, je recherche des pièces qui me poussent au-delà de mes limites. C’est superbe de créer un nouveau paysage sonore à partir de modes de jeux, qui fait que le public oublie que ce sont des modes de jeux, où quelque chose qui pousse les limites de l’instrument. Je ne veux pas que le publique dise : oh, elle joue ce son, elle a fait ce son. Je veux plutôt qu’ils soient investis, et absorbés par la musique qui sort.
– dans son programme ‘Minimal/Maximal’.
Interview en anglais, traduction en français ci-dessous.
Infuse présente Roberta Michel a la flûte le lundi 25 juin, 2018, à La Générale, 14 ave Parmentier, 75011 Paris
Concert : https://www.facebook.com/events/925044974327719/
Roberta Michel : http://robertamichel.com/
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
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Traduction de l'anglais :
J’ai tendance à jouer beaucoup de musique très douce. Et j’adore cette existence au bord du silence : cet espace ou le son devient quelque chose d’autre, et se désintègre.
On doit penser à projeter différemment, une projection presque interne, créant du silence dans soit-même, ce qui pour moi est difficile dans ma vie! Donc c’est bien de cultiver ça quand je joue.
Je m’appelle Roberta Michel et je suis une flûtiste de New York, qui vit à Brooklyn. Et je me consacre à jouer pour la plus part la musique de notre temps, de compositeurs vivants.
Minimal/Maximal est un concert de pièces qui sont de niveaux d’extrémité variants : il y a des pièces qui sont extrêmement silencieuses, et puis il y a l’autre extrême qui utilise plus ou moins touts les sons que peut faire une flûte - et même des sons que je ne savais pas que je pouvais faire avant de jouer la pièce -ce qui est du matériel très extrême.
Cette pièce est Happy Days de Arthur Kampela, qui a été écrite en 2012 pour la flûtiste Margaret Lancaster. Elle a pre-enregistré les qui
font partie de l’électronique qui accompagne la pièce.
Elle est basée sur la pièce te théâtre de Samuel Beckett, aussi appelée Happy Days (connu comme Oh les Beaux Jours en Français). C’est plus ou moins un comédien qui présente un monologue. Elle est coincée dans une colline, jusqu’a la taille, comme si c’était une chose normale. Et elle essaye de s’agripper à la réalité. Et on entend ce même effet dans la musique, où j’essaye de jouer une mélodie, et elle est recouverte de halètements, de grognements, de bruits de clés, et des notes en fausset extrêmes et d’autres modes de jeux, tous dans un sort de miroir de sons électroniques résonnants qui viennent des sons pre-enregistrés que je déclenche.
Jouer Happy Days est une expérience inoubliable ! Je suis toujours très épuisée à la fin. Il n’y a pas de pause, ce qui arrive souvent dans un concert solo, mais cette pièce ramène tout aux extrêmes. A la fin il y a de l’eau qui dégouline de la flûte, et on quitte la scène en gémissement ! Mais c’est très sympa, et la jouer est une expérience très viscérale.
Deux pièces sur le programme utilisent des électroniques : Happy Days et Hush, d’Angelica Negron, qu’elle m’a écrit il y a plusieurs années. Je me sens très proche de cette pièce. Mon père est photographe, un artiste, et le mari d’Angelica est un artiste vidéo, José Olivares Gomez. Je me suis rapprochée d’eux, et Angelica a écrit cette pièce, qui contient l’œuvre de mon père.
Les sons électroniques viennent tous de l’intérieur d’une horloge a pendule qu’elle a manipulé pour devenir des beaux sons qui sonnen presque comme la mer. Je viens de l’état du Maine, a coté de la mer, donc c’est très nostalgique, comme quelque chose que j’aie pu entendue dans mon enfance.
Ce programme est représentatif de la diversité dans le monde de la musique contemporaine a New York. Il y a tellement de styles différents qui se travaille tous en même temps. Je pense que dans les 12 années que j’habite à New York, on accepte de plus en plus de jouer tout, de touts les styles différents, et ne pas se figer dans une école particulière ou une façon de jouer. C’est intéressant de présenter des petites bribes et échantillons de tous ces compositeurs différents.
La pièce la plus silencieuse du programme est d’Ann Cleare, qui s’appelle Eyam III. Eyam est un endroit en Angleterre, un très beau village bucolique, que je voudrais voir un jour.
La série Eyam est cinq pièces pour flûtes et clarinettes, qui abordent les idées d’isolation et du bruit. Et celle-ci est pour flûte basse. Je suis tombée amoureuse de toutes les couleurs, et la façon dont laquelle elle fait que les sons sonnent électronique, même s’ils sont acoustiques. On n’est jamais sur comment un son se produit.
Celle-ci a eu pour inspiration- le sous-titre est : « Si ça vie quelque part en dehors de soi », qui est une citation d’un de mes épisodes préférés de Mad Men – je suis un grand fan de Mad Men : « Un jour on est la, et puis tout d’un coup il y a moins de soi. Et on se demande ou cette partie est partie, si ça vie quelque part en dehors de soi. Et on continue à penser que peut-être on le retrouvera, Et puis on se rend compte que c’est parti. » Et on entend ça tout au long de la pièce, une sorte de désintégration du son.
Le son est amplifié parce que tellement des sons sont si bas qu’on ne pourrait pas les entendre autrement. Mais c’est amplifié juste assez pour avoir cet aspect de granularité des multiphoniques et les autres sons d’air que la flûte basse produit particulièrement bien.
En tant qu’interprète, je recherche des pièces qui me poussent au-delà de mes limites. C’est superbe de créer un nouveau paysage sonore à partir de modes de jeux, qui fait que le public oublie que ce sont des modes de jeux, où quelque chose qui pousse les limites de l’instrument. Je ne veux pas que le publique dise : oh, elle joue ce son, elle a fait ce son. Je veux plutôt qu’ils soient investis, et absorbés par la musique qui sort.