Pour jouer la pièce Exacerbated Subtlety Concert: Why does a woman love a man? de la compositrice Lucia Dlugoszewski, pianiste Agnese Toniutti doit créer la partition, et déchiffrer comment sont fait les sons.
La pièce était prévue sur le programme d'Infuse, qui présentera Agnese Toniutti au piano à une date future.
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
Traduction française des paroles en anglais :
Lucia Dlugoszewski était une compositrice américaine qui a travaillé à New York des années ‘50s à l'an 2000, quand elle est décédée. Elle est
connue surtout – mais toujours pas assez – pour ses créations innovatrices : des nouveaux instruments, et son utilisation novatrice des traditionnels. Le piano à timbre l’en est un.
Je m’appelle Agnese Toniutti. Je suis une pianiste italienne J'aime faire de la recherche sur l’œuvre des compositeurs qui me résonnent le plus.
Cette pièce, ‘Exacerbated subtlety concert: why does a woman love a man’ [Concert subtil exacerbé : pourquoi une femme aime un homme] est une suite de quatre mouvements, écrite pour le piano à timbre, une invention particulière de Luica Dlugoszewski. C’est un piano à queue traditionnelle, sur lequel on joue directement sur les cordes à l’intérieur de l’instrument, en utilisant des objets et sourdines différents.
L'exploration de l'intérieur du piano a commencé avec [Henry] Cowell, et bien sur avec John Cage, qui a inventé le piano préparé en 1946. Disons que Dlugoszewski va plus loin, en développant une large gamme de nuances subtiles, en actionnant directement à l'intérieur du piano.
Dlugoszewski est Presque inconnue, même si elle a eu une carrière très satisfaisante. Mais d'une certaine façon, tout ce travail a été perdu,
ce qui est dommage, puisqu'on découvre de plus en plus en rentrant dans son œuvre.
Pour cette pièce il n'existe pas de partition, donc j'ai dû créer ma propre version. J'avais des partitions de pièces de piano à timbre solo, et puis j'avais cet enregistrement que je pouvais écouter.
Ici vous pouvez entendre la version originale, que Dlugoszewski a jouée elle-même en 2000.
Ce petit geste est au début du deuxième mouvement. Le mouvement commence avec des sons très bas des cordes bases, avec une sourdine
Roth-Sihon. Ca continue avec ce que Dlugoszewski appelle le ‘shriek’ [cri]. Le shriek est produit avec une chambre à aire de bicyclette.
Et puis il y a ce passage, qui était très difficile, puisque je ne pouvais pas comprendre comment elle le produisait.
Je l'ai écouté plusieurs fois. Il y a tellement de petits détails : La première attaque de la note, ou le son. Puis comment le son évolue
dans le temps, et l’affaiblissement. De l’affaiblissement on peut deviner que c'est une chose ou une autre. Et puis les petits bruits de
l'objet qui est enlevé peuvent donner des indices. A tout moment c'est un point d'écoute, au plus profond que possible.
J'ai commencé à faire des hypothèses. Le premier son marchait, en posant ma main gauche sur les cordes, et en jouant les notes sur le
clavier. Mais je n'arrivais pas à jouer les petites notes en pianissimo. Ce n'était pas exactement pareil. Donc je me suis dit : OK, peut-être les deux mains sont à l'intérieur, avec deux objets différents. Donc j'ai essayé avec un verre, puis un maillet, pour faire les touts petits bruits. Mais ça ne marchait toujours pas.
J'ai sorti tous mes maillets, et j’essayai tout ce qui me tombait sous la main. Et puis j'ai dit : cela est impossible. Bien sur, elle jouait
fréquemment, donc elle aurait eu une procédure logique. Kate Doyle, une musicologue qui travaille beaucoup sur l’œuvre de Dlugoszewski,
m'a dit que si ce n'était pas claire, pense à un objet que l'on peut trouver dans sa maison. Bien sûr elle a utilisé des maillets, mais
aussi des épingles à cheveux, des trombones.
Au finale j'ai trouvé une solution : J'utilise un maillet en caoutchouc qui peut frapper la corde et aussi faire un ricochet aléatoire. Donc la version que j'ai décidé, à la fin, est celle-ci. Mais je pense que je vais changer d'avis encore milles fois. Avant chaque concert je change beaucoup ma performance.
La pièce était prévue sur le programme d'Infuse, qui présentera Agnese Toniutti au piano à une date future.
(Réalisation et montage : Sarah Elzas)
Traduction française des paroles en anglais :
Lucia Dlugoszewski était une compositrice américaine qui a travaillé à New York des années ‘50s à l'an 2000, quand elle est décédée. Elle est
connue surtout – mais toujours pas assez – pour ses créations innovatrices : des nouveaux instruments, et son utilisation novatrice des traditionnels. Le piano à timbre l’en est un.
Je m’appelle Agnese Toniutti. Je suis une pianiste italienne J'aime faire de la recherche sur l’œuvre des compositeurs qui me résonnent le plus.
Cette pièce, ‘Exacerbated subtlety concert: why does a woman love a man’ [Concert subtil exacerbé : pourquoi une femme aime un homme] est une suite de quatre mouvements, écrite pour le piano à timbre, une invention particulière de Luica Dlugoszewski. C’est un piano à queue traditionnelle, sur lequel on joue directement sur les cordes à l’intérieur de l’instrument, en utilisant des objets et sourdines différents.
L'exploration de l'intérieur du piano a commencé avec [Henry] Cowell, et bien sur avec John Cage, qui a inventé le piano préparé en 1946. Disons que Dlugoszewski va plus loin, en développant une large gamme de nuances subtiles, en actionnant directement à l'intérieur du piano.
Dlugoszewski est Presque inconnue, même si elle a eu une carrière très satisfaisante. Mais d'une certaine façon, tout ce travail a été perdu,
ce qui est dommage, puisqu'on découvre de plus en plus en rentrant dans son œuvre.
Pour cette pièce il n'existe pas de partition, donc j'ai dû créer ma propre version. J'avais des partitions de pièces de piano à timbre solo, et puis j'avais cet enregistrement que je pouvais écouter.
Ici vous pouvez entendre la version originale, que Dlugoszewski a jouée elle-même en 2000.
Ce petit geste est au début du deuxième mouvement. Le mouvement commence avec des sons très bas des cordes bases, avec une sourdine
Roth-Sihon. Ca continue avec ce que Dlugoszewski appelle le ‘shriek’ [cri]. Le shriek est produit avec une chambre à aire de bicyclette.
Et puis il y a ce passage, qui était très difficile, puisque je ne pouvais pas comprendre comment elle le produisait.
Je l'ai écouté plusieurs fois. Il y a tellement de petits détails : La première attaque de la note, ou le son. Puis comment le son évolue
dans le temps, et l’affaiblissement. De l’affaiblissement on peut deviner que c'est une chose ou une autre. Et puis les petits bruits de
l'objet qui est enlevé peuvent donner des indices. A tout moment c'est un point d'écoute, au plus profond que possible.
J'ai commencé à faire des hypothèses. Le premier son marchait, en posant ma main gauche sur les cordes, et en jouant les notes sur le
clavier. Mais je n'arrivais pas à jouer les petites notes en pianissimo. Ce n'était pas exactement pareil. Donc je me suis dit : OK, peut-être les deux mains sont à l'intérieur, avec deux objets différents. Donc j'ai essayé avec un verre, puis un maillet, pour faire les touts petits bruits. Mais ça ne marchait toujours pas.
J'ai sorti tous mes maillets, et j’essayai tout ce qui me tombait sous la main. Et puis j'ai dit : cela est impossible. Bien sur, elle jouait
fréquemment, donc elle aurait eu une procédure logique. Kate Doyle, une musicologue qui travaille beaucoup sur l’œuvre de Dlugoszewski,
m'a dit que si ce n'était pas claire, pense à un objet que l'on peut trouver dans sa maison. Bien sûr elle a utilisé des maillets, mais
aussi des épingles à cheveux, des trombones.
Au finale j'ai trouvé une solution : J'utilise un maillet en caoutchouc qui peut frapper la corde et aussi faire un ricochet aléatoire. Donc la version que j'ai décidé, à la fin, est celle-ci. Mais je pense que je vais changer d'avis encore milles fois. Avant chaque concert je change beaucoup ma performance.